La lumière et la couleur
La lumière est la partie visible au sein d’une gamme d’ondes électromagnétiques de longueur différentes. Au sein de cette gamme, seuls les rayonnements compris entre 380nm et 780nm sont visibles par l’oeil. La couleur est la perception de ces différentes longueurs d’ondes. Chaque longueur d’onde se caractérise par une couleur.
Ainsi, une lumière constituée d’ondes de même longueur est dite monochromatique. La lumière blanche est composée par un faisceau d’ondes de longueurs différentes. C’est une lumière dite polychromatique, ou composée. Son spectre d’émission est compris dans des longueurs d’onde de la lumière, qui vont du violet pour une longueur d’onde de 380 nm au rouge foncé de longueur d’onde de 780nm. Ce sont les classiques couleurs de l’arc en ciel.
Les sept couleurs, qui composent ce spectre sont dites couleurs fondamentales.
A partir de trois couleurs,mélangées deux par deux, nous obtiendrons une autre couleur.
Les couleurs formant ce trio, sont appelées « couleurs primaires ou principales ».
Les couleurs obtenues sont dites secondaires.
En photographie couleur, nous utiliserons le rouge, le bleu et le vert comme couleurs primaires .
Si nous projetons sur un mur trois faisceaux de lumière rouge, bleu et verte, nous obtenons non pas trois nouvelles couleurs sur leurs zones de chevauchement, mais quatre.
A l’intersection entre la couleur rouge et le vert, nous obtenons la couleur jaune, le mélange entre le rouge et la couleur bleu donnent du magenta et enfin le mélange de bleu et du vert donne du cyan.
Enfin, le mélange des trois couleurs principales reconstitue la lumière blanche
Les trois couleurs secondaires obtenues, jaune, magenta et cyan sont complémentaires, respectivement du bleu, rouge et vert.
Si nous faisons de même maintenant avec les couleurs secondaires, nous obtenons de nouveau les couleurs primaires! Il faut noter que magenta, jaune et cyan superposés arrêtent la lumière.
De ces expériences intéressantes, nous pouvons constater que nous pouvons créér des couleurs en additionnant soit les couleurs entre elles, soit en soustrayant de la lumière blanche. Lorsque nous retirons à la lumière blanche, un de ses composants, elle prendra la couleur du mélange des couleurs restantes. De même, si nous en retirons deux, le faisceau lumineux sera de la couleur restante.
- Si nous retirons le composant bleu, il restera une lumière jaune, résultant du mélange du rouge et du vert restant.
- Si nous retirons le composant rouge, il restera une lumière cyan résultant du bleu et du vert .
- Si nous retirons le composant vert, il restera une lumière magenta, résultant du rouge et du bleu.
- De même, retirer le jaune équivaut à ôter le vert et le rouge, ce qui laisse subsister une lumière bleu.
- Soustraire le magenta donne une lumière verte, le magenta étant le mélange du bleu et du rouge
- Enfin, enlever le cyan du flux lumineux donne une lumière rouge, car cela équivaut à supprimer le vert et le bleu
Pourquoi filtrer
Ces quelques notions de bases enregistrées, nous allons aborder la notion de dominante.
Si nous tirons un négatif couleur sur une feuille sensible sans autre forme de procès, le résultat sera décevant. L’image obtenue sera « dominée » par une couleur qui la rendra quasiment monochrome. Plusieurs facteurs en sont la cause:
Tout d’abord, la lumière émise par l’ampoule de l’agrandisseur: chaque agrandisseur utilise une ampoule de type différent et qui émettent des lumières de couleur différentes.
Le film utilisé: les émulsions photographiques sont susceptibles de subir des variations importantes d’un type à l’autre, d’une marque à l’autre.
Les papiers et traitements: les fabricants testent leurs produits et indiquent en général le filtrage de base à utiliser pour chaque surface. Ces indications seront à adapter à l’agrandisseur utilisé et au papier par des essais.
Enfin, les conditions de prise de vue. Un cliché pris à midi ne donnera pas la même dominante que s’il est pris au crépuscule.
Heureusement, beaucoup de ces paramètres sont stables: nous n’utiliserons qu’un seul agrandisseur!
On ne change pas de papier et de traitement tous les mois! Sans aller jusqu’à ne travailler qu’avec un seul type de pellicule, il est facile de conserver les réglages de base pour chaque marque et type de film. Au début, on peut effectivement pour simplifier ne pas multiplier les genres.
Mais une fois, les filtrages de bases déterminés pour un matériel donné, un film donné et un papier donné, les adaptations de filtrages ne concerneront que la prise de vue et seront minimes.
Le filtrage
Nous n’aborderons que le système soustractif plus courant chez l’amateur. Il utilise des filtres de couleurs magenta, jaune et cyan.
De ce que nous savons, nous pouvons déjà tirer une première règle:
La superposition de ces trois filtres arrêtant la lumière, nous n’utiliserons que deux filtres à la fois.
Dans ce système de filtration, chaque colorant soustrait à la lumière blanche la couleur dont il est complémentaire et laisse passer les deux autres:
le filtre jaune absorbe le bleu et laisse passer le rouge et le vert
le filtre cyan absorbe le rouge et laisse passer le bleu et le vert
le filtre magenta absorbe le vert et laisse passer le rouge et le bleu
Deux filtres superposés reproduisent une couleur fondamentale
L’augmentation d’une composante entraine la modification progressive de la couleur. Par exemple, l’ajout progressif de jaune au rouge donnera d’abord un rouge orangé puis de l’orange.
A l’examen à la lumière du jour d’une épreuve sur papier, nous constatons souvent qu’elle présente une couleur en excès. La première difficulté est de déterminer la nature de cette dominante. Il faudra ensuite faire le choix de la nature du filtre à utiliser. Puis de la quantité de filtrage à utiliser. Commençons d’abord par évaluer la nature de la dominante: c’est souvent le plus difficile. Il va falloir, tout d’abord rechercher des zones de gris neutre (nuage, mur en ciment, etc.) où la dominante sera plus évidente. Certaines teintes ont tendance aussi à s’estomper.
Par exemple, les Sumos que vous avez photographié posant à côté de votre conjoint(e) ne sont guère jaunes, il est probable alors que vous soyez marié(e) à un(e) Schtroumpf(ette)! C’est le signe que la couleur jaune est trop filtrée et donc manque ou qu’il y a trop de bleu.
Quand une composante du flux lumineux augmente ou diminue, la couleur obtenue par le mélange des deux autres composantes fondamentales augmente ou diminue, et vice versa.
L’augmentation ou la diminution d’une couleur fondamentale entraîne l’augmentation ou la diminution de sa couleur complémentaire
L’augmentation ou la diminution d’une couleur primaire ,M, J ou C entraîne l’augmentation ou la diminution de la couleur fondamentale dont elle est complémentaire
Reprenons notre exemple précédent: notre photo est affligée d’une dominante jaune. Les Japs sont contents, ils ont bonne mine mais votre épouse… elle ne va pas aimer! S’il y a une dominante jaune, c’est qu’il y a trop de jaune et pas assez de bleu. C’est élémentaire mais en disant cela, j’ai le temps de réfléchir!
Sur ce diagramme, recherchons la position de la dominante. Nous savons que le jaune est la couleur complémentaire du bleu et que si nous ôtons le bleu du flux lumineux blanc, celui-ci va devenir jaune. Nous avons le choix entre augmenter le bleu et diminuer le jaune. Pour augmenter le bleu, il nous faudra diminuer le filtrage dont le mélange donne cette couleur soit magenta et cyan.
L’augmentation d’un filtrage diminue la couleur qu’il absorbe, sa diminution l’augmente. Il est préférable de diminuer un filtrage que de l’augmenter quand cela est possible.
Comme nous allons le voir plus loin, le filtre cyan est rarement utilisé. Dans de nombreux cas, nous serons amenés à augmenter nos filtrages. On ne peut en effet, pas diminuer un filtrage que l’on n’a pas dans le tiroir à filtres!
Après avoir choisi de la qualité du filtrage, il va falloir en ajuster la quantité. Cela se fait évidemment par des essais. La densité du filtrage doit être proportionnelle à la diminution de la dominante désirée.
On considère qu’une correction de 20 points de filtrage est importante, de 10 moyenne et de 5 faible. En résumé, il va falloir évaluer l’augmentation de filtrage nécessaire sans aller trop loin. Il est rare que la densité des différentes couleurs de filtres soit la même. Un rouge est un mélange de magenta et de jaune, mais pas nécessairement en même quantité. Une dominante peut tirer plutôt sur l’orangé: là nous avons affaire à une plus forte proportion de jaune et donc nous ajouterons un peu plus de jaune que de magenta dans notre filtrage. A l’opposé, une dominante très rouge contient plus de magenta. Un bleu qui tire sur le violet contient plus de magenta que de cyan, etc.
L’excès de correction provoque inévitablement l’apparition d’une nouvelle dominante.
Une correction trop forte induit une nouvelle dominante: dans l’exemple ci-dessus pour une dominante orangée, un ajout trop important de jaune va amener à une dominante bleu. Un excès de magenta va amener une dominante verte et un filtrage M et J trop poussé va donner une dominante cyan. Il n’est pas toujours facile de distinguer une dominante cyan d’une bleu. Outre l’observation des couleurs qui ont tendance à disparaître comme nous l’avons vu plus haut, nous savons la qualité du filtrage que nous avons augmenté: si nous n’avons augmenté que le bleu, il a toutes les chances que la dominante soit bleu, magenta et jaune, cyan.
Mais avant de clore la théorie , un mot sur l’exposition. Elle se teste de la même manière qu’en noir et blanc, par bandes d’essai. Il est préférable que le temps de pose se situe dans une fourchette comprise entre 10 et 20 secondes. Pour pouvoir juger d’une dominante correctement, la photo doit être bien exposée. On ne juge pas d’une dominante sur une photo sur ou sous-exposée. De plus le temps d’exposition varie selon la densité du filtrage. Chaque filtre a un coefficient par lequel il faut multiplier ou diviser le temps de pose selon que l’on ajoute ou retire le filtre. il va sans dire, qu’il faut utiliser un filtre de 60 de préférence à l’addition d’un de 40 et d’un de 20 dans la même couleur.
Le tirage sur papier des diapositives
Le tirage des diapos sur papier reprend les mêmes principes mais à l’envers! Quand vous surexposez une feuille de papier à partir d’un négatif, celle ci va s’assombrir. Dans le cas d’une diapositive, l’image va comme dans la réalité, devenir de plus en plus claire. Une image sous-exposée est une image sombre, surexposée, elle est très claire. Au point de vue filtrage, là où un filtre diminuait sa propre couleur, avec une diapo, il l’augmente au contraire! Par exemple, avec un négatif, si votre image est trop bleu, vous diminuez le filtrage Jaune ou augmentez le filtrage bleu (cyan et magenta). Avec une diapo, au contraire vous augmenterez le filtrage jaune ou diminuerez le filtrage bleu. Inversez tout ce que vous avez appris, et vous saurez tirer une diapositive sur papier!
Conclusion
Si vous avez lu attentivement tout ce qui précède, il ne vous reste plus qu’à vous lancer. Ce n’est pas une galéjade. C’est exactement mon propre parcours: une fois la théorie apprise, je suis passé avec succès à la pratique. A la seule différence, qu’il n’existait pas de site où cela était simplement expliqué! C’est pourquoi j’ai créé ce site!