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Le séchage des papiers photo

Parlons séchage de papier photo…

Comme tout le reste du process, le séchage des papiers photo ne doit pas être négligé, car l’état final du tirage en dépend. Il est toujours rageant d’avoir une poussière incrustée, une tache, des coins abîmés ou même un tirage gondolé (pour les FB).

Précautions indispensables:

  • Tout le matériel utilisé (rouleau, raclette, planche, claies, etc… Sans oublier les mains) doit être très propre et dénué de tout reliquat de produit chimique. En cas de doute, on relave!!!
  • Manipuler le tirage avec précaution, en évitant les chocs sur les coins, et les pliures (notamment avec les doigts).
  • Attention, lors de l’essorage, aux bords du tirage, en particulier les barytés!
  • Le lieu de séchage doit être peu poussiéreux.

Séchage d’un tirage RC

Rien de bien contraignant, si on respecte les précautions de base (voir ci-dessus).

Voici comment je procède:

En sortie de rinçage, le tirage est posé à plat sur un mélaminé, face contre la planche

  • A l’aide d’une raclette à vitre souple, je  l’égoutte
  • Ensuite, j’enlève le tirage et racle la planche pour enlever l’eau
  • Je repose le tirage cette fois-ci face visible et renouvelle l’opération de raclage
  • Je pose le tirage sur une claie, face visible, et il est sec en un petit quart d’heure.
Remarque:
  • ne jamais faire sécher un RC sans l’égoutter, car non seulement il pourrait finir par se gondoler un tout petit peu, mais surtout les coins pourraient s’abîmer, comme pour un rinçage trop long.
    Le séchage accroché par un coin sur un fil à linge peut se faire sans problème si on essore bien le tirage et si le séchage n’est pas trop lent. Utiliser des pinces qui ne marquent pas le tirage…

Séchage d’un papier baryté

Avant toute chose, une remarque pour rassurer ceux qui débutent: inutile de stresser, un baryté mal séché (donc gondolé, au hasard…) peut être remouillé et séché à nouveau sans problème. Toujours bon à savoir…

En plus des précautions de base (voir ci-dessus), il faut aussi s’armer de… temps!

Le baryté réclame du temps pour le traitement, pour le rinçage, mais aussi pour le séchage.

De manière générale, une feuille de papier gondole en séchant parce qu’elle sèche de manière non homogène. Pour résumer, les bords sèchent plus vite que le centre. D’autre part si les deux faces de la feuille ne sont pas en contact franc avec l’air, l’une d’elles va sécher plus vite et la feuille va s’enrouler sur elle-même. Pour finir, un papier qui sèche a tendance à se rétreindre (il « rétrécit ») de quelques %.

Pour éviter ces deux phénomènes, deux grands principes:
  • Empêcher la déformation, par contrainte mécanique ou par traitement chimique
  • Eliminer la source des ennuis, en provoquant un séchage très lent et homogène

Remarque: le système de séchage par presse à chaud n’est pas pratiqué par GdF, et n’est pas très conseillé.

L’essorage

Un bon essorage favorise le séchage (quelle que soit la méthode envisagée)

Procédure:

  • Une fois le tirage bien égoutté, on le pose sur une planche (mélaminé, verre) face contre planche. A l’aide d’un rouleau (type linogravure, par exemple), on le « maroufle », c’est-à-dire qu’on l’essore en appuyant suffisamment pour « chasser » l’eau
  • On enlève le tirage, on essuie la planche à l’aide d’une raclette à vitre ou d’un chiffon non peluchant
  • On repose le tirage face visible et on recommence l’opération

Ensuite deux méthodes se présentent:

Le séchage « bords tendus »

Principe:

contrainte mécanique obligeant le papier à rester plat.
Les bords du papier sont « fixés » sur une planche, et le papier en séchant va se tendre: il va donc sécher à plat.
Matériel nécessaire: kraft gommé, planche de verre ou de mélaminé, ciseaux, éponge, petit rouleau.

Procédure:

  • Poser le tirage face visible sur la planche, bien à plat
  •  Découper 4 bandes de kraft gommé, une pour chaque côté, en les coupant plus longues que le tirage
  • Humidifier une bande avec une éponge PROPRE, puis coller la bande le long d’un bord, à cheval sur le tirage de 5mm minimum (plus, c’est mieux)
  • Avec le petit rouleau, bien plaquer la bande
  • Répéter l’opération sur les 4 bords
  • Mettre à sécher dans un endroit ni trop chaud ni trop sec (encore une fois, plus c’est lent, moins les contraintes sont grandes pour le papier)
  • Quand le tirage est complètement sec, décoller le tout avec précaution, ou couper le long des bords du tirage avec un cutter (lame neuve).

Le séchage libre

Principe:

Provoquer un séchage très lent et homogène, sans contrainte.
Matériel nécessaire: claies de séchage, presse (tout ça pouvant être artisanal)

Procédure:

  • Le tirage est posé sur une claie (un cadre sur lequel est tendu un tissu très aéré de type moustiquaire, ou mousseline), face contre le tissu, puis stocké dans un endroit frais et humide
  • Quand le tirage est presque sec (il est encore un peu souple), on le met sous presse accompagné par exemple d’une feuille buvard ou d’une feuille de papier sans acide. Si on a plusieurs tirages, il faut éviter de les mettre sous presse face contre face, car il y a un risque d’adhérence entre les deux
  • Après une ou deux journées (ou plus!) de presse, le tirage est sec et plat. On peut vérifier l’avancement du séchage en ouvrant la presse, tout simplement!

Remarque: pour certains papiers qui ne gondolent pas trop comme le Bergger, on peut aussi attendre que le tirage soit complètement sec et le passer sous presse, cette fois intercalaire papier ou buvard.
Rien n’est idéal, c’est plus une affaire de choix.

Le séchage « bords tendus » donne de manière sûre un tirage complètement plat et il élimine le rétreint du papier, ce qui peut être utile si on vise les dimensions d’un passe-partout, par exemple.
Mais c’est très contraignant, et la mise en place du kraft est longue et fastidieuse. D’autre part on n’est pas à l’abri de certains désagréments comme un décollement du kraft pendant le séchage (on obtient alors un tirage distordu ou gondolé!) ou une infiltration de la colle du kraft sous le tirage (risque de déchirement au moment de la récupération du tirage). Pour finir on « mange » une partie du papier pour le kraft, donc il faut laisser des marges (et recouper le tirage si nécessaire pour enlever le kraft….). Le séchage libre est plus long, mais c’est du temps « masqué », car il demande moins de temps de manipulation. Il nécessite aussi de la pratique, en particulier pour juger de moment où l’on met sous presse. On n’évite pas le rétreint, mais s’il est bien géré (on peut le prévoir au tirage sous l’agrandisseur), il ne pose pas de problème majeur.

Quelques astuces supplémentaires:

On peut utiliser un agent chimique qui évite l’enroulement du papier. Nous n’en connaissons qu’un seul: le H3 d’Amaloco. Dernier bain après lavage, ce produit atténue l’effet de « gondolage » du papier. Inconvénient: le produit est classé nocif.

Pour le séchage libre, au lieu de mettre une seule claie, on peut coincer le tirage en sandwich entre deux claies mises « tête-bêche ». Le tirage sèche alors entre deux toiles tendues.

Egalement pour le séchage libre: on peut, pour ralentir le séchage, couvrir la (ou les) claie(s) par un torchon légèrement humide, ce qui maintient le papier dans une atmosphère humide plus longtemps.

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