Cette partie est souvent traitée dans les livres de photographie sous forme de tableaux, courbes, formules, lettre grecques et termes peu communs.
Loin de critiquer cette méthodologie, certes très complexe et très juste, celle-ci ne présente que peu d’intérêt pour le photographe même professionnel. Je vais donc ici tenter de vous parler de la sensitométrie de manière simple et abordable.
1. Les films négatifs.
L’expérience nous montre que pour un révélateur standard (le D76 de Kodak par exemple), un tirage à partir d’un film sensible (genre 400 ASA) devra être réalisé généralement avec un grade 2 voire 3 pour obtenir une image dont le contraste est correct.
A l’opposé, un tirage à partir d’un film peu sensible (25 à 100 ASA) ne nécessitera qu’un grade de 1 à 2.
On peut donc déduire que plus le film est sensible, moins il est contrasté. Plus le film est sensible, plus il faut augmenter le contraste au tirage.
Mais pourquoi ? Je vais tenter de l’expliquer ici.
Le contraste est simplement la différence de luminosité entre les hautes et les basses lumières. Autrement dit, un négatif fortement contrasté aura des zones claires lumineuses et des zones noires bien denses.
On constate sur l’exemple ici présent que le négatif fortement contrasté possède un ciel bien noir et des zones d’ombre très claires, à l’inverse du négatif faiblement contrasté.
Si le film est peu sensible, il va réagir aux hautes lumières (le ciel dans ce cas présent) et réagira moins aux basses lumières, d’où une plus grande différence entre zones claires et foncées. Le film très sensible quant à lui réagira à la fois aux hautes et basses lumières, générant ainsi moins de différence, certainement plus de détails dans les ombres mais obligatoirement un contraste moins élevé.
Le cas des films poussés
On dit que plus le film est sensible, moins ce dernier sera contrasté. Dès lors, on serait tenté de dire que si je pousse un film de 400 ASA à 1600 ASA, il sera encore moins contrasté… Eh bien c’est l’inverse qui se produit !
Le film dit poussé est en fait un film, de sensibilité connue (400 ASA par exemple) que je décide d’exposer « comme s’il avait une sensibilité supérieure ».
Dès lors, le film est théoriquement sous-exposé, ce que l’on tente de corriger au laboratoire de développement par un traitement adapté.
Cependant, les basses lumières de la scène ambiante sont peu visibles sur un négatif normal. Si celui-ci est poussé, les basses lumières sont obligatoirement sacrifiées, presque invisibles. Le traitement poussé ne permet pas de les faire apparaître suffisamment.
Seules persistent les hautes lumières présentes qui sont accentuées par le traitement poussé.
Ceci explique le contraste parfois élevé d’un film « poussé ».