Comprendre et faire le choix du film, du révélateur et du papier.

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Odysseus
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Comprendre et faire le choix du film, du révélateur et du papier.

Message par Odysseus » 28 sept. 2024 23:17

Pour les débutants, je vous livre quelques considérations personnelles après quelques années d'expérience.

Tout d'abord, ne pas oublier et garder à l’esprit que la photographie est un procédé chimique qui fait réagir les halogénures d’argent emprisonnées dans la gélatine d’un film avec des produits chimiques (révélateur), permettant ainsi de faire apparaître l’image sur le film après traitement.

Par ailleurs, l’émulsion est sensibilisée selon les éléments d’éclairage reçus ; autrement dit par les conditions de la prise de vue (quantité de lumière, contraste, vitesse, ouverture, etc.)

Une prise de vue, à midi, en plein soleil d’été dans le sud de la France, ne sensibilisera pas l’émulsion comme une prise vue faite au lever du soleil, dans une forêt brumeuse d’automne ; par ailleurs, les émulsions, ayant des composés chimiques différents, ne réagissent pas de manière identique bien qu’elles reçoivent des luminations de même valeur.

De même les divers traitement et manipulations appliqués lors du tirage sur papier influent tout aussi considérablement sur le résultat final.

Il y a donc dans ce traitement physico-chimique un ensemble d’éléments qui conduisent à des résultats différents selon la diversité des composants employés.

Ceci est rappelé pour faire prendre conscience que les éléments du couple film/révélateur/tirage sont indissociables et interdépendants, ce qui conduit à affirmer que toute modification de l’un ou de l’autre influe sur la qualité de l’image une fois le film développé puis tiré. Exemple un film HPS développé dans le Kodak HC110 n’aura pas le même aspect que le même film développé dans de l’Ilford DXX et sera restitué différemment sur les différents papiers disponibles.


Ainsi sachant qu’il y a à peu près 15 marques de films en noir et blanc sur le marché qui peuvent être exposés chacun en 3 sensibilités différentes, que leur température de développement peu varier d’un écart de 4 degrés et qu’il y a 10 révélateurs principaux et quelques dizaines de papiers différents, on considèrera que le nombre de combinaisons possibles dépasse le millier et qu’il est donc impossible de toute tester sérieusement.

Toutefois, l’expérience et la pratique indique que les films, les papiers et les révélateurs ont des caractéristiques significatives ; par exemple pour les films

Films Grain Révélateur

PAN F 50 asa (P) Pas de grain gamme de gris complète Grain conventionnel DDX-HC110

Delta 100 asa (P) ou F4 Plus 125 (P) Noir intense pas de grain pour la Delta Extra fin très souple pour la FP4 Meilleur film 100 asa Grain tabulaire DDX

HP5 400 asa (P) Grain fin Grain conventionnel ID11/DDX

Tri X 400 asa (P) Un peu de grain Grain conventionnel HC110

Delta 3200 (P) Grain tabulaire DDX


Ou encore pour les révélateurs

ID11 Rev, pour film peu sensible grain très fin; diminue le contraste

DDX Pour pousser les films, augmente le contraste

HC110 Le meilleur équilibre

Des tests comparatifs assez sérieux ont été faits par différents photographes. (Par exemple Monsieur Merillot ) C’est une indication, mais ce n’est pas une vérité, car les conditions des tests présentent toujours des biais qui altère le résultat ; le réglage du scanner, son modèle, sa marque ses capacités influent sur la perception du résultat.

Les avis et retours d’expérience publiés sur internet doivent être considérés avec précautions : quel est l’expérience de l’auteur, quel est son niveau de connaissance théorique ?

Comment bien choisir son film et son révélateur pour un débutant ?

Généralement, le débutant demande conseil auprès de divers gourous et prophètes et passe quelques années à chercher la martingale idéale.

Généralement, il finit par la trouver au bout de quelques années car il a en fait acquis une certaine maîtrise et, dès lors, il se transforme en nouveau gourou en proclamant haut et fort qu’il a la martingale idéale car il est satisfait de son travail ; enfin lui est satisfait.

Pour progresser rapidement, il faut avoir des éléments stables de comparaison qui permettent de se construire son propre référentiel en se souvenant des expériences passées.

J’attire l’attention sur le fait que les notices techniques des films, révélateurs et papiers sont d’une précision très relatives ; disons que c’est une bonne indication de départ, dont il faut tenir compte, mais en réalité, c’est vous, par comparaison avec votre expérience passée, qui créerait votre référentiel.

En fait le développement et le tirage argentique se construisent selon votre propre technique et avec votre propre expérience.

Comme vous ne passez pas vos jours et vos nuits au labo, vous comprendrez immédiatement que pour pouvoir tirer le meilleur partie de vos films, révélateurs et papiers en fonction de vos propres expériences, vous avez intérêt à limiter le nombre de combinaisons possibles.

Donc en conclusion de cette première approche, choisissez un type de film ou deux, un ou deux révélateurs et un ou deux types de papier.

Sachant qu’en argentique noir et blanc, les films peuvent encaisser de -2 à +2 diaphs d’écart (voir plus), contentez-vous d’un film 400 asa que vous réglerez selon la luminosité (pour toute la bobine bien évidemment) de 200 à 1600 voir 3200 asa

Avec ce faible nombre de matériaux que vous aurez choisi, vous serez mieux à même de visualiser les réglages que vous souhaitez apporter en ayant un référent d’expérience qui vous permettra de comparer les résultats ; ceci sera d’autant plus important lorsque vous manierez des techniques plus complexes comme la pré-lumination des papiers ou l’affaiblissement des négatifs ou des tirages ou encore le réglage de la sensibilité du film en fonction de l’éclairement.

En résumé, vous progresserez sans vous perdre!

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