Latitude d'exposition

Tout ce qui concerne l'emploi du posemètre, la prise de vue, l'exposition
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Nonor
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Latitude d'exposition

Message par Nonor » 03 nov. 2008 18:08

Je lance le sujet pour que ceux qui se posent des questions sur la latitude d'exposition en argentique y trouvent une réponse ou au moins un début : rubrique participative donc! (mes connaissances sont limitées sur le sujet)

Pour ma part, j'ai souvent fait l'expérience de la grande latitude d'exposition du négatif, à l'inverse de la diapo. Pour être plus clair, le négatif pardonne bien les erreurs d'exposition (exposition trop longue ou trop courte à la lumière), qu'il suffit de corriger au tirage, tandis que la diapo ne les pardonne pas.

Avant de poursuivre, permettez-moi d'expliciter le terme IL ou Indice de Lumination. Une définition qui me semble (Wikipédia est tout sauf une source fiable à 100%...) correcte est donnée ici :http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_lumination

En gros, l'IL est une mesure du niveau de lumière. Cette mesure est logarithmique ; si l'on perd un IL, cela veut dire qu'il y a deux fois moins de lumière, il faut donc doubler la sensibilité OU doubler le temps d'exposition OU ouvrir le diaphragme d'un cran supplémentaire, et vice-versa.

Imaginons que pour un niveau de lumière donné, 100 asas (ISO), 1/60 s et f11 soient des valeurs donnant la meilleure exposition du négatif.
Un négatif a couramment une latitude d'exposition de +/- 2 IL, ce qui signifie avec cet exemple que l'image après tirage sera sensiblement la même si l'on prend l'image à f5,6 (deux ouvertures de moins que f11) ou f16 (deux ou vertures de plus que f11). Le négatif par contre ne sera pas impressionné de la même manière mais le tirage permettra de corriger facilement ces erreurs d'exposition.

Par contre, avec une diapo, l'image sera vite trop sombre ou trop claire si l'on a fait une photo avec de mauvais réglages d'exposition.

La latitude d'exposition du négatif est bien utile dans plusieurs cas : si vous avez un compact à réglages fixes, l'exposition sera très souvent mauvaise et les photos pourront être rattrapées au tirage : j'en avais un qui ouvrait à f5,6 pendant 1/100 s, quelle que soit la photo : les photos de ski étaient donc surexposées mais cela ne se voyait que sur les diapos.
Et surtout, s'il n'y a pas assez de lumière et si l'on ne dispose pas d'un pied, on peut sous-exposer volontairement pour qu'il n'y ait pas de flou de bougé (c'est-à-dire qu'on va garder un temps d'exposition court même si la lumière faible demanderait un temps d'exposition plus important), et rattraper au tirage. Et en général, le labo du coin le fait très bien pour peu qu'on reste dans des limites acceptables.

Papyrus
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Message par Papyrus » 04 nov. 2008 19:51

Bonjour,

En règle générale, en diapositives, on ajuste la pose pour les hautes lumières, en négatif pour les ombres. Les films négatifs, qu'ils soient noir et blanc ou couleur, "encaissent" bien mieux la sur exposition que l'inverse. Il suffit au tirage de masquer les zones claires au profit des zones un peu "cramées" pour récupérer des détails. Attention à la sous-ex : quand il n'y a pas de détail dans les ombres, impossible de les faire revenir. Personnellement, pour les négatifs n&b je dirais sous ex=0,5 diaph, sur ex=2 diaphs.
De toute façon, un film exposé à sa sensibilité nominale est toujours bien plus facile à tirer et donnera de meilleurs résultats que quand on se permet des "à peu près".
Pour en revenir au traitement dit "poussé". Je n'aime pas trop l'expression car on ne pousse pas un 400 ISO à 800 : on peut dire plutôt, comme le disait l'ami Chenz il y a déjà plusieurs décénies : J'ai sous exposé ce film de "tant" de diaphragmes mais j'ai obtenu quand même quelque chose de potable en bricolant le développement.

@+ Patrice

georgesh
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Message par georgesh » 04 nov. 2008 21:36

Patrice a écrit : on peut dire plutôt, comme le disait l'ami Chenz il y a déjà plusieurs décénies : J'ai sous exposé ce film de "tant" de diaphragmes mais j'ai obtenu quand même quelque chose de potable en bricolant le développement.

@+ Patrice
très belle formule... 8)

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benoit c
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Message par benoit c » 05 nov. 2008 13:33

un jour, je trouverai le bouquin de chenz-sieff... ça m'a l'air d'être un vrai régal, je n'ai eu que l'occasion de le feuilleter...

Papyrus
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Message par Papyrus » 05 nov. 2008 13:55

Bonjour,

Je citais de mémoire une rubrique rédigée par Chenz qui est parue il y a plus de trois décénies (1973) dans une revue de luxe mensuelle (je ne me souviens même plus du titre de la revue mais son slogan était "le magazine de l'image", serait ce "zoom" ?).

Il expliquait dans cet article que l'ASA (ISO de maintenant) étant une norme, elle obeïssait à de nombreuses mesures telles que courbe gamma, densité de hautes et basses lumières en fonction des paramètres d'exposition et d'intensités de lumière, du traitement dans des révélateurs eux mêmes aux caractéristiques normalisées. et qu'en sous exposant et en sur développant on ne faisait que récupérer "comme on pouvait" des écarts aux conditions initiales prévues par la norme.

Ceci en réponse à un certain (**** *'******) qui prétendait traiter de l'Ektachrome entre 12500 et 25000 asa. Chenz lui conseillait de communiquer sa méthode à la NASA.

@+ Patrice

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Message par Nonor » 08 nov. 2008 12:03

Il est vrai que la sous-exposition est en général plus néfaste que la sur-exposition pour les films. Comme dit Patrice, le film surexposé garde du détail en hautes lumières alors qu'en numérique il faut au contraire faire l'exposition sur les zones sombres. De ce que j'ai observé, la sur-exposition (sur une photo, pas sur l'ensemble de la pellicule) diminue la présence de grain, alors que le grain devient assez vite présent lorsque l'on sous-expose une prise de vue, associé à une perte de détail qui devient gênante lorsque l'on arrive vers -3IL.

Parfois, ce grain peut être volontaire, en particulier lorsque l'on "pousse" une pellicule comme l'indique Patrice. (par exemple, il y aura plus de grain sur une pellicule Tmax 400 utilisée à 1600 que sur une pellicule 1600 asa d'origine).

Pour ma part, j'ai pu me rendre compte de la latitude exceptionnelle d'exposition sur un même film avec mon compact à réglages fixes (f5,6 1/100 s). Surtout pour les photos surexposées, de neige ou de ciel. Les labos font parfois des miracles pour rattraper des photos mal exposées.

georgesh
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Message par georgesh » 08 nov. 2008 14:26

Je ne comprends pas bien la démonstration de nonor. A la prise de vue en argentique ( le numérique, je m' en f...), quand j' ai dans mon cadre des zones de hautes lumières, des valeurs moyennes et des basses lumières, je sais que mon posemètre ne peut me faire qu' une mesure moyenne del' exposition, et ques les hautes lumières seront, dans ce cas, vides de matières sur le tirage, et les basses lumières trop développées , donc bouchées.
J' essaye donc de faire la mesure sur les basses lumières.

Papyrus
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Message par Papyrus » 08 nov. 2008 16:37

Bonjour,

Je ne parlais pas du numérique, mais des diapositives. En posant en négatif pour les ombres, cela revient à surexposer les hautes lumières qui pourront être en grande partie restaurées au tirage par un masquege adéquat. : On cache tout sauf les parties les plus sombres du négatif.

Ceux qui ont tiré des photos de mariage prises en plein soleil et qui auront essayé de faire apparaître une texture sur la robe (blanche) de la mariée me comprendront.

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Message par Nonor » 10 nov. 2008 23:25

Je ne comprends pas bien la démonstration de nonor. A la prise de vue en argentique ( le numérique, je m' en f...), quand j' ai dans mon cadre des zones de hautes lumières, des valeurs moyennes et des basses lumières, je sais que mon posemètre ne peut me faire qu' une mesure moyenne del' exposition, et ques les hautes lumières seront, dans ce cas, vides de matières sur le tirage, et les basses lumières trop développées , donc bouchées.
J' essaye donc de faire la mesure sur les basses lumières.
Lapsus de ma part. C'est bien effectivement sur les zones sombres qu'on fait la mesure : c'est-à-dire qu'il vaut mieux avoir la photo bien exposée sur les ombres et surexposée ailleurs, car l'ailleurs surexposé garde bien le détail. (dans certains cas cependant, par exemple si je veux des ombres chinoises, le détail dans les ombres ne m'intéresse pas et je laisse l'appareil faire sa mesure avec le soleil en pleine poire, alors que si je veux voir une tête en contre-jour par exemple, je surexpose à la prise de vue par rapport à ce que me dit l'appareil)

(globalement quand même, je laisse l'appareil se démerder, il mesure très bien la lumière!)

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Message par Nonor » 17 nov. 2008 23:35

A savoir, les pellicules périmées depuis quelques années supportent mal une mauvaise exposition, j'en ai fait récemment l'expérience ! (en fait aujourd'hui); c'est déjà limite avec la bonne exposition, et c'est en particulier la sous-exposition qui conduit à un grain excessif (en particulier dans les nuages et le ciel) par rapport à une sous-exposition similaire sur une pellicule "fraîche".

Sans parler des problèmes de couleur (sur les deux pellicules périmées reçues aujourd'hui, l'une est rose du début à la fin)...

Papyrus
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Message par Papyrus » 18 nov. 2008 06:19

Bonjour,

C'est normal et logique puisque les émulsion perimées perdent leur sensibilité au fil du temps. Si vous avez de la pellicule périmée N&B surexposez la un peu.
Pour la couleur, pour moi c'est poubelle : Couleurs déséquilibrées impossibles à corriger, incertitudes ds résultats... Toutes les couches sensibles de l'émulsion ne vieillissent pas au même rythme.

@+ Patrice

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Site intéressant

Message par nenotcho » 23 nov. 2008 13:05

Je suis venu sur ce thème attiré par le libellé "zone system".

Je m'aperçois qu'il n'y a rien concernant cette méthode d'Ansel Adams.

Aussi, je me permets de vous signaler (au cas où vous ne le connaitriez pas) ce site : http://www.dolphin2001.net/photo/cours/cours/index.htm.

Je le trouve super intéressant, et vous ?
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Pierre-François
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Message par Pierre-François » 23 nov. 2008 14:50

le lien est mort. J'ai trouvé celui-ci.

nenotcho
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Message par nenotcho » 23 nov. 2008 18:52

Ben, c'est le site que je voulais vous signaler.

Je me suis encore foiré.

L'informatique ne m'aime pas !

Papouleu le connaissais-tu ? As-tu lu le cours sur le zone system ? Q'en penses-tu ?
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Re: Latitude d'exposition

Message par Nonor » 20 avr. 2009 18:29

En relisant un Réponses Photo, j'ai vu que les films couleurs ont une sensibilité supérieure à celle affichée : par exemple, la Fuji Superia 200 est en fait une 320 ASA (ISO), la 400 à 500 (en éclairage artificiel, soit 3200 K (Kelvin), ils obtiennent 160 et 400).

Ceci pardonne ainsi les légères erreurs de sous-exposition (ou la sous-exposition volontaire). Réponses Photo conclut ainsi à une latitude d'exposition de -1,5 à +3 diaphs (ou IL) pour la Superia 200 et -1 à +3 diaphs pour la X-tra 400.

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