Objectif Photographie Argentique - Le Forum

Allez, un petit sujet sérieux pour changer

En France, pour qu'un tirage soit considéré comme oeuvre (et non pas comme photo industrielle), il faut qu'il soit numéroté, et dans un nombre inférieur ou égal à trente. (Ce n'et pas le cas à ma connaissance en Suisse mais c'est une autre histoire).

Savez-vous comment se gèrent ces tirages? Faut-il que la série de 30 soit totalement homogène (même format, etc...)? Quelles sont les conditions générales de cette règle?

Aucune idée. Pour moi c'est juste un moyen de vendre plus cher une même photo... Je ne savais même pas que c'était une "règle" officielle. Je laisse donc la parole au suivant !

La numérotation des tirages a plusieurs fonctions :

- pour des questions de suivi tut d'abord : lors de l'achat d'une œuvre photographique, étant donné qu'il ne s'agit pas d'une pièce unique (en général), la possesseur de l'œuvre doit être capable de prouver cette appartenance si nécessaire pour X raisons (impôts, revente, etc...)

- comme tout œuvre, il s'agit d'une réelle preuve d'authenticité : à supposer qu'une photographie a été tirée ou imprimée trente fois, le connaisseur qui se voit proposer un tirage numéroté 31 se posera des questions.

- la rareté de l'œuvre : c'est aujourd'hui un bon moyen de se faire de l'argent, comme tout objet rare (cela me rappelle un reportage sur les collectionneurs de paires de basket alors que seule une étiquette a été rajouter pour les différencier du modèle commun).

- je ne retrouve plus cet article que j'ai lu dans le Monde 2 sur le patrimoine photographique français et le problème posé sur la conservation et l'utilisation par l'État. Aujourd'hui, on se refuse à tirer une image tirée d'un film appartenant à un photographe décédé. Seuls sont reconnus les tirages effectués avant décès. Cela tout d'abord pour une question d'argent (sinon il serait trop facile de tirer de nouvelles images, faisant perdre la côte des originaux), un respect de l'œuvre de l'auteur sur les choix qu'il a fait (tirer telle image et pas une autre et éviter ainsi des soi-disant exclusivités).

Pour résumer, on peut noter que la photographie a une particularité sur les autres œuvres d'art, c'est sa facile reproductibilité (même si chaque tirage reste unique) : un peintre ne pourra jamais refaire une toile, par contre le photographe pourra toujours retirer une image. C'est la raison la plus plausible qui amène à une numérotation des œuvres avec les conséquences que je vous ai évoqué tout le long.

Mozar ce sujet est trés intéressant et pourrait devenir public. Vois tu une objection pour que je le transfère dans la parie visible du site ou préfère tu qu'il reste confidentiel?

Non pas de souci, tu peux faire migrer.

C'est cool ! Je viens de retrouver le numéro du Monde 2 titré "Photographie : la France néglige son patrimoine".

Il y a un lien avec notre post car il parle du problème de l'impossible reproductibilité des œuvres et de la nécessité de la numérotation pour la valeur de l'œuvre.

Là où je me pose des questions, c'est que rien ne garantit que le photographe ne diffuse pas plusieurs n° identiques (genre 2 fois le numéro 25, histoire de faire un tirage supplémentaire). Donc finalement, ça ne donne aucune garantie de rareté.

Mais comment faut-il procéder? Doit-on faire les 30 tirages et les stocker? ou peut-on les réaliser au fur et à mesure?
Faut-il fournir un certificat d'authenticité?

mozar94 a écrit :Là où je me pose des questions, c'est que rien ne garantit que le photographe ne diffuse pas plusieurs n° identiques (genre 2 fois le numéro 25, histoire de faire un tirage supplémentaire). Donc finalement, ça ne donne aucune garantie de rareté.

Mais comment faut-il procéder? Doit-on faire les 30 tirages et les stocker? ou peut-on les réaliser au fur et à mesure?
Faut-il fournir un certificat d'authenticité?

C'est le même problème qu'avec les lithographies.
Une litho à 100 exemplaires est plus cotée qu'à 500 .....
Il y a un certificat d'authenticité , et je ne conseille pas à un artiste de faire un doublon , ça lui couterait cher et il serait grillé pour la suite de sa carrière .
Par contre la litho une fois tirée au nombre d'exemplaires désirés , la pierre est cassée ....
En numérique , aucune garantie de non reproductibilité du fichier , en argentique peut être faire un tirage avec le négatif coupé en deux ....
C'est le rareté qui fait le prix marchand

Bien tout ça. L'argument se tient. Par contre si je faisais ça je ne couperais pas mes négas, faut pas déconner
Mais peut-on, après la vente des 30 ex, faire des tirages non numérotés? (histoire par exemple de faire plaisir à quelqu'un qui serait... le 31ème).

La numérotation servira plus pour une question de finance (si une œuvre connue a été tiré à 5 exemplaires, les gens vont se battre pour l'avoir).

Mais rien ne t'oblige à faire un nombre limité. Au final, la numérotation reste un bon moyen d'authentifier l'unicité du tirage. Comme ça, lors d'une vente, la personne qui te prendra un tirage aura le certificat d'authenticité n° xxxxxx et si elle a un jour un problème (vol par exemple) elle pourra le signaler à la police pour la recherche.

Il s'agit plus d'une sécurité, équivalente à un reçu.

Un ami artiste (principalement dans la peinture et la sculpture) à qui j'ai montré quelques tirages à l'occasion m'a conseillé de me faire faire un poinçon avec mes initiales et des nombres afin de pouvoir carrément marquer physiquement le tirage afin qu'on puisse avoir la sécurité qu'il ne s'agit pas d'une copie.

Le tampon sec (pour faire un gaufrage), j'ai. Je trouve ça vraiment sympa pour signer un tirage...

Je pense sérieusement en prendre un car je trouve aussi que ça a un charme plus important que la simple paraphe.

karibouh a écrit :C'est cool ! Je viens de retrouver le numéro du Monde 2 titré "Photographie : la France néglige son patrimoine".

Il y a un lien avec notre post car il parle du problème de l'impossible reproductibilité des œuvres et de la nécessité de la numérotation pour la valeur de l'œuvre.

Pour ceux que cela intéresse, je prendrai le temps de scanner l'article.

Ah oui, volontiers.

Je m'en occupe dans la soirée. Files moi ton mail via MP.